Elle était assise au bout du couloir
guettant le va et viens des fidèles âgés
qui sur 2 pieds hésitants ou sur 2 roues accompagnés
s'acheminent vers la chapelle
Elle qui n'a jamais manqué une messe, se refuse à y aller
Elle peine à me reconnaître, son regard est vague
Il lui faut tant d'efforts désormais pour assembler les morceaux de sa mémoire
Quelque chose me dit, que rien n'est pareil : ce regard tantôt vide, tantôt fixé sur moi a en être indiscret
ces mots qu'elle ne repète plus ces mots qu'elle n'arrive à dire .
Une seule chose éclaire son regard, l'annonce de ce nouvel arrière petit-fils, si loin en Angleterre .
Elle a déjà les gestes, les regards, les mots qui restent dans la gorge, les attitudes de celle qui a décidé lâché
qui ne résiste plus ; et son esprit qui s'égare.......
Un moment , seules je l'intérroge sur ce regard qui ne me quitte pas et cette réponse
si longue à venir " je te regarde parceque je veux gardre pour toujours ton image dans le coeur"
Que de chemins parcourus ensemble, allez Maman je t'autorise à partir, les maux ont disparus avec les mots"
Je souffrirai moins parceque nous nous sommes parlés
il a quitté son corps le 5 Avril, sans doute rejoindre l'âme de Mâ Anandamayî .
J'ai encore un petit tapis orange de yoga, qui passé entre ses mains, s'est chargé d'une énérgie nouvelle .
Il disait que les corps étaient comme les feuilles d'automne qui se détachent de l'arbre, mais que le soi était l'arbre lui-même et restait identique à chaque saison .
Il ne restera pas à Kankhal ou il a passé la majorité de vie, il sera entérré en France . Mais comme tous les grands swamis, son âme s'active déjà à rendre le monde meilleur
